Mis à jour le 13/11/2025
Déterminer le bon moment pour investir relève d’une analyse rigoureuse des signaux du marché. En 2025, entre taux d’intérêt fluctuants, prix en réajustement et pression réglementaire accrue, les investisseurs doivent raisonner en stratège.
Voyons comment identifier quand investir dans l’immobilier et optimiser l’effet de levier de son investissement.
Premier indicateur à examiner avant d’investir : le taux immobilier en 2025. Il se situe en moyenne entre 3,5 % et 4 % sur 20 ans, selon le profil de l’acheteur, la durée du prêt et la banque.
Chaque variation de taux a un impact direct sur la mensualité et le coût total du crédit : +0,5 point (soit 50 points de base) majoré la mensualité de 5 à 7 %, et +1 point l’augmente de 10 à 12 %. Sur un prêt de 200 000 €, cela représente environ 25 000 € d’intérêts supplémentaires sur 20 ans.
Pour éviter un endettement excessif, le ratio d’effort (mensualités + assurance / revenus nets) doit rester inférieur à 35 %, seuil retenu par la plupart des banques afin de préserver une capacité de refinancement pour de futurs projets.
Trois indicateurs sont à surveiller :
Le taux nominal, c’est-à-dire le taux « pur » appliqué par la banque sur le capital emprunté.
Le TAEG (Taux Annuel Effectif Global), qui regroupe tous les coûts liés au prêt (intérêts, assurance, frais de garantie).
Le taux d’usure, c’est-à-dire le taux maximum légal au-delà duquel une banque ne peut pas prêter.
Enfin, la
renégociation de l’assurance emprunteur constitue un levier souvent sous-exploité : un changement peut réduire le
taux global de
0,2 à 0,3 point, soit plusieurs milliers d’euros économisés sur la durée du financement.
Le second indicateur clé à connaître sur le marché immobilier pour investir concerne la trajectoire des prix.
Après un recul moyen de
–2,5 % en 2024, certaines zones métropolitaines amorcent une stabilisation tandis que les villes moyennes poursuivent leur ajustement. Suivre la variation sur les
12 derniers mois et la
durée médiane de vente permet de détecter les fenêtres d’opportunité.
Un marché devient favorable aux acheteurs lorsque les prix reculent de plus de 2 % par an et que le délai de vente dépasse 70 jours.
Ces données sont accessibles via les Notaires de France, les baromètres des grandes agences ou les bases Demandes de valeur foncière (DVF).
L’analyse doit rester locale, car un quartier ou une typologie de bien peut évoluer à contre-tendance du marché national.
La tension locative mesure l’équilibre entre offre et demande. Une zone où l’on compte plus de 20 candidats par annonce et une vacance inférieure à 5 % est considérée comme résiliente.
Suivre le ratio de candidats, le délai moyen de relocation et le loyer réellement encaissable permet d’évaluer la rentabilité nette et le potentiel de cash flow immobilier à long terme.
Les réglementations influencent directement le rendement. L’ encadrement des loyers, qui impose un loyer de référence majoré de 20 % sauf justification de complément, concerne près de 70 communes en 2025.
Le DPE immobilier reste déterminant : les logements G sont interdits à la location, et les F le seront dès 2028. Mieux vaut cibler des biens classés C à E pour limiter les risques, le budget travaux et préserver la valeur du bien.
Avant tout achat, il faut confronter le
loyer plafond réglementaire au
loyer de marché pour valider la cohérence du plan de financement et du futur
amortissement.
Enfin, la liquidité du marché reflète la confiance des acteurs. Un stock d’annonces élevé, un taux de désistement supérieur à 10 % et une marge de négociation moyenne au-delà de 5 % signalent une fenêtre d’entrée favorable.
À l’inverse, les situations de surenchère ou d’offres multiples traduisent un marché tendu, propice à la prudence.
En agrégeant ces cinq critères, l’investisseur peut construire son propre Baromètre de Timing Immobilier (BTI) : un point par indicateur favorable. Un score de 3 à 5 points traduit un marché attractif, alors qu’un score inférieur à 2 incite à la patience ou à la recherche de montages spécifiques (déficit foncier, nue-propriété, refinancement immobilier).
À noter : Chercher à
« timer le marché » revient à spéculer sur l’évolution future des prix ou des taux, un exercice incertain. Mieux vaut investir dans l’immobilier en 2025 dès que les cinq indicateurs clés sont au vert : financement maîtrisé, tension locative, rentabilité, DPE et marge de négociation.
Le bon moment, c’est celui où les conditions concrètes sont réunies.
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Les + :
Pour éclairer cette décision, trois scénarios taux/prix illustrent comment les paramètres économiques influent sur le cash flow immobilier, la rentabilité à 10 ans et l’effet de levier immobilier.
Prenons un bien type à 250 000 € situé dans une ville à forte tension locative, financé à 90 % à crédit (soit apport de 25 000 €). Durée de prêt : 20 ans, avec un TAEG de 3,8 % en moyenne en 2025.
Le loyer net encaissé (après charges et gestion) s’élève à 950 € par mois, soit un rendement net de 4,5 %.
La fiscalité retenue : LMNP au réel, permettant l’amortissement du bien et des frais.
Un budget travaux de 10 000 € est prévu pour l’amélioration du DPE immobilier (gain d’une classe, passant de D à C).
Hypothèse d’évolution du marché : revente à 10 ans avec prix constant (hors scénarios spécifiques).
Scénario A : prix –5 %, taux +0,50 %
Prix d’achat : 237 500 €
TAEG : 4,3 %
Mensualité : 1 470 €
Cash flow net après impôt : –70 €/mois
Taux de rentabilité interne (TRI) à 10 ans : 6,2 %
Analyse : la baisse des prix compense partiellement la hausse de taux, mais le cash flow reste légèrement négatif à court terme. En revanche, la revente sur un marché stabilisé permet de retrouver une rentabilité correcte grâce à l’effet de levier.
Scénario B : prix et taux stables
Prix d’achat : 250 000 €
TAEG : 3,8 %
Mensualité : 1 420 €
Cash flow net après impôt : +10 €/mois
TRI à 10 ans : 7 %
Analyse : ce scénario correspond à une situation d’équilibre, où l’effort d’épargne est nul. L’investissement s’autofinance dès la première année, un critère important pour les investisseurs recherchant une rentabilité maîtrisée sans tension de trésorerie.
Scénario C : prix +5 %, taux –0,50 %
Prix d’achat : 262 500 €
TAEG : 3,3 %
Mensualité : 1 360 €
Cash flow net après impôt : +70 €/mois
TRI à 10 ans : 8,1 %
Analyse : malgré un prix plus élevé, la baisse des taux allège la mensualité et améliore le cash flow. Ce scénario taux/prix illustre la puissance de l’effet de levier immobilier : un crédit moins cher amplifie le rendement global, même si le bien est acquis à un prix supérieur.
Les seuils décisionnels varient selon le profil :
Un cash flow positif dès la première année ou au plus tard à 24 mois indique un bon point d’entrée.
Un TRI supérieur à 6-8 % sur 10 ans reflète un rendement satisfaisant au regard du risque locatif.
Une vacance locative d’un mois par an ou une baisse de loyer de 10 % doit être intégrée dans la marge de sécurité.
Enfin, le coût des fonds propres doit être mis en regard du
levier de financement. Un investisseur finançant 90 % à crédit mobilise moins de capital pour un rendement global souvent supérieur, tant que le marché reste liquide et les loyers soutenus.
Ces simulations sont présentées à titre indicatif et ne constituent pas un conseil financier personnalisé.
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En immobilier, le bon moment pour acheter dépend autant du marché que de la préparation de l’investisseur.
Les périodes les plus favorables se situent généralement entre le quatrième trimestre (Q4) et le premier trimestre (Q1) : l’offre est plus abondante, les vendeurs plus ouverts à la discussion et la concurrence entre acheteurs limitée.
La saisonnalité immobilière reste toutefois variable selon les zones : les marchés touristiques sont dynamiques au printemps et à la rentrée, tandis que les grandes villes conservent une activité quasi constante.
Le suivi du délai médian de vente et du taux de rotation des annonces aide à repérer les fenêtres d’opportunité locales.
Le calendrier locatif influence aussi la stratégie : juin à septembre pour les étudiants, mai à juillet pour les familles, et rentrée ou début d’année pour les professionnels.
Adapter la livraison ou la rénovation du bien à ces cycles immobiliers optimise le taux d’occupation, notamment avec un investissement en LMNP.
Enfin, disposer d’un pré-accord bancaire, de diagnostics actualisés et de clauses suspensives sécurisées garantit un achat plus serein et une négociation mieux maîtrisée.
Avant de signer, demandez des diagnostics récents, des devis de travaux datés et, en cas de bien loué, une attestation de loyers versés. Ces documents garantissent la transparence du rendement prévisionnel et facilitent la comparaison entre les biens.
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Profil d’investisseur |
Objectifs prioritaires |
Durée et approche du financement |
Types de biens / dispositifs adaptés |
Points de vigilance et leviers clés |
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Avant 40 ans |
• Construire un patrimoine. • Maximiser l’effet de levier sur la durée. • Apprendre la gestion locative et la fiscalité. |
• Prêts longs de 20 à 25 ans pour lisser la mensualité. • Financement à 90 % ou 100 % selon le profil. |
• Petites surfaces (studio, T2) en zones tendues. • Colocations étudiantes ou jeunes actifs. • LMNP meublé standard pour amortir et défiscaliser. |
• Se former avant d’investir. • Créer un historique bancaire positif. • Constituer une épargne de précaution (3 à 6 mois de loyers). • Miser sur la progression future des revenus pour refinancer. |
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Entre 40 et 50 ans |
• Stabiliser un cash flow immobilier neutre ou positif. • Optimiser la fiscalité et préparer la retraite. |
• Financements classiques sur 15 à 20 ans. • Arbitrages entre rendement et fiscalité. |
• Déficit foncier pour biens anciens avec travaux. • LMNP avec amortissement pour neutraliser l’impôt sur les loyers. • Dispositif Denormandie pour rénovation et réduction d’impôt. • Logement Locatif Intermédiaire (LLI) pour diversification. |
• Revenu stable = bancabilité renforcée. • Accès à des crédits relais et montages plus complexes. • Prioriser des biens à rendement net constant. |
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50 ans et plus |
• Sécuriser le patrimoine. • Simplifier la gestion et réduire le risque. |
• Durées plus courtes (10 à 15 ans). • Financements calibrés selon l’âge et l’assurance emprunteur. |
• LMNP en résidences services (seniors, étudiants, tourisme). • Nue-propriété (décote de 30–40 %, aucune gestion ni fiscalité). • Refinancement d’un parc existant pour dégager de la trésorerie. |
• Vérifier assurance emprunteur et garanties adaptées (décès, invalidité). • Privilégier les biens à rendement stable et faible gestion. • Anticiper la transmission patrimoniale. |
En marché baissier, les biens anciens à rénover offrent les meilleures opportunités. Négociés 5 à 10 % sous le prix du marché, ils permettent de créer de la valeur grâce aux travaux et au dispositif de déficit foncier, qui autorise la déduction jusqu’à 10 700 € par an des revenus imposables pour les locations nues au régime réel - montant pouvant être doublé en cas de travaux de rénovation énergétique.
Cette stratégie demande cependant une gestion rigoureuse : audit énergétique, devis fermes, planning précis et conformité au DPE immobilier pour éviter les restrictions locatives sur les passoires thermiques.
En marché stable, le LMNP avec amortissement assure un équilibre entre rendement et prévisibilité. Il neutralise l’imposition sur les loyers et sécurise la trésorerie.
Deux options existent : le meublé classique, adapté aux zones tendues à forte mobilité, et la résidence gérée (étudiante, senior, tourisme), plus passive mais dépendante du gestionnaire et du bail commercial.
Lorsque les taux d’emprunt sont élevés, la nue-propriété constitue une alternative pertinente. L’investisseur acquiert un bien décoté de 30 à 40 %, sans fiscalité ni gestion locative pendant 15 à 20 ans.
Ce montage mise sur l’emplacement et la qualité du promoteur, avec un rendement interne d’autant plus intéressant que la durée d’usufruit est courte.
Pour les investisseurs souhaitant attendre une meilleure fenêtre d’achat direct, il existe plusieurs solutions d’exposition indirecte :
Les SCPI (Sociétés Civiles de Placement Immobilier), offrant un rendement net de 4 % à 5 %, mais une liquidité limitée.
Le crowdfunding immobilier, plus dynamique (rendements de 8 % à 10 %), mais à risque plus élevé et à durée courte (12 à 36 mois).
Le Logement Locatif Intermédiaire (LLI), qui combine gestion déléguée, fiscalité allégée et loyers plafonnés.
Comparer le rendement net, la liquidité et le risque global de ces produits est essentiel pour diversifier son portefeuille tout en conservant de la flexibilité jusqu’à la prochaine phase haussière du cycle immobilier.
Même dans un contexte favorable, tout investissement immobilier implique une vigilance constante.
Adapter les loyers au niveau du marché local.
Soigner la présentation du bien (équipements, photos, performance énergétique).
Diffuser les annonces sur plusieurs plateformes pour élargir la visibilité.
Envisager une gestion déléguée dans les zones à forte rotation locative.
Souscrire une Garantie Loyers Impayés (GLI) efficace.
Procéder à une sélection stricte des locataires (revenus, historique, garant).
Utiliser la caution Visale ou une garantie bancaire selon le profil.
Assurer le bien avec une PNO et une multirisque habitation adaptée.
Anticiper les investissements énergétiques pour respecter les seuils DPE.
Vérifier les clauses de révision de loyer hors zones encadrées.
Mettre en place une veille locale sur les arrêtés ou évolutions réglementaires.
Surveiller les fenêtres de renégociation pour réduire le coût du crédit.
Analyser les pénalités de remboursement anticipé avant refinancement
Simuler un rachat de crédit dès qu’un écart de 0,7 à 1 point apparaît.
Effectuer un
bilan de financement annuel pour ajuster la stratégie d’endettement.
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Capacité d’emprunt validée : taux d’endettement ≤ 35 % assurance incluse.
Loyer net réaliste : aligné sur le marché local, sans plafonnement en dessous des loyers observés.
Tension locative suffisante : vacance < 5 %, ratio candidats / annonce élevé.
DPE ≥ E ou plan de travaux chiffré et financé pour mise aux normes énergétiques.
TRI projeté ≥ 6 à 8 % à 10 ans selon le scénario taux/prix.
Cash flow immobilier ≥ 0 ou compensé par une épargne de précaution équivalente à 6 à 9 mois de loyers.
Marge de négociation minimale de 3 à 5 %, validée après analyse du marché local.
Frais réels intégrés : charges, taxe foncière, assurance PNO, vacance locative estimée.
Stratégie de sortie définie : revente, refinancement ou conservation long terme.
Partenaires prêts : notaire désigné, diagnostics récents, assurances emprunteur et habitation prêtes à être activées.
Cette grille d’analyse rapide permet de passer un projet au crible avant engagement. Si au moins deux points clés restent incertains (revenu net, financement, travaux), mieux vaut temporiser pour ajuster le montage ou attendre une fenêtre de marché plus favorable.
Vous avez des questions sur la fiscalité des locations meublées ?
Contactez gratuitement l’un de nos expertsIl est plus rentable d’acheter à crédit, car l’ effet de levier permet de conserver sa trésorerie et d’optimiser le rendement global, surtout en LMNP.
Un DPE performant (C à E) soutient la valeur de revente et évite les gels de loyers ; une mauvaise note (F ou G) entraîne une décote de 10 à 20 % à moyen terme.
Une durée de 20 à 25 ans maximise le cash flow net d’impôt, tout en lissant les mensualités.
Article rédigé par Stéfano Demari