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Mis à jour le 27/08/2025
Louer en Airbnb reste-t-il un investissement rentable ? Face à la montée des charges, au durcissement des règles locales et à une concurrence toujours plus professionnelle, la réponse dépend de nombreux paramètres : emplacement, fiscalité, gestion, type de bien, etc.
Cet article vous aide à y voir clair en passant en revue les bons indicateurs, les coûts à anticiper, les leviers d’optimisation et une étude de cas chiffrée à jour.
Lorsqu'on évoque la rentabilité d’une location Airbnb, la première erreur fréquente consiste à se focaliser uniquement sur le revenu brut.
Ce chiffre, séduisant sur le papier, correspond au total des loyers perçus avant toute déduction. Il ne reflète en rien la réalité économique du projet.
Le revenu net, en revanche, représente ce qu’il reste effectivement à l’investisseur une fois soustraits les frais de gestion, les charges courantes, les impôts, les coûts de ménage, de conciergerie, les assurances spécifiques à la location saisonnière, les abonnements numériques, et l’amortissement éventuel du mobilier.
C’est ce revenu net qui permet d’évaluer la performance réelle du bien.
Plusieurs données permettent d’apprécier objectivement la rentabilité d’un bien en location courte durée :
Taux d’occupation : Il s'agit du nombre de nuits réservées rapporté au nombre total de nuits disponibles sur l’année. Un taux d’occupation supérieur à 65 % est souvent considéré comme performant dans les grandes villes, mais peut chuter drastiquement en zone rurale ou très saisonnière.
Prix moyen à la nuitée : Il dépend fortement de la localisation, de la qualité du bien, et des services proposés. En 2025, le tarif moyen à la nuitée pour un logement entier en France s’établit autour de 92 €, avec de fortes disparités selon les régions.
Coûts fixes et variables : Les charges fixes incluent la taxe foncière, les frais d’assurance, la connexion internet, les abonnements. Les variables, comme le ménage ou la maintenance, dépendent du taux de rotation. À noter que les frais de plateforme Airbnb (environ 3 % pour l’hôte, et parfois plus via des frais invités) grèvent aussi la rentabilité nette.
Rendement locatif annuel : C’est l’indicateur synthétique à suivre. Il correspond au rapport entre le revenu net annuel et le prix total d’acquisition (achat + frais de notaire + travaux + ameublement). En location Airbnb, un bon rendement se situe généralement entre 6 % et 10 %, mais il faut être prudent : ce rendement peut être très variable selon la fiscalité choisie et les périodes d’occupation.
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Les + :
Le lieu reste le critère le plus structurant. Un studio dans un quartier animé de Paris ou Lyon aura mécaniquement plus de potentiel locatif qu’un logement équivalent en zone rurale. Dans les grandes métropoles, la demande reste soutenue toute l’année, mais la concurrence y est aussi plus féroce, et la réglementation plus contraignante.
Les zones touristiques, comme le littoral ou les villes d’art, peuvent offrir des pics de rentabilité élevés, mais sur des périodes limitées. En zone rurale, il est souvent plus difficile d’atteindre un taux d’occupation satisfaisant sans un vrai attrait local (spa, gîte de charme, logement insolite…).
Même à l’échelle d’une ville, la localisation fine joue un rôle clé : la proximité des transports, des lieux culturels ou d’affaires, et la sécurité du quartier influencent fortement les réservations.
La rentabilité Airbnb varie selon les saisons, les vacances scolaires et les événements locaux. Dans les villes d’affaires comme Nantes ou Toulouse, la demande chute souvent les week-ends et pendant les vacances.
À l’inverse, les stations balnéaires ou les zones proches de festivals peuvent connaître une explosion ponctuelle de la demande, qu’il faut savoir anticiper.
Le taux de saturation sur Airbnb influence directement les performances. Dans certaines zones très concurrentielles, les biens similaires se comptent par dizaines : difficile alors de sortir du lot sans un positionnement clair.
En 2025, avec la professionnalisation du secteur, le niveau d’exigence des voyageurs a nettement augmenté.
Un T1 peut afficher un bon rendement s’il est bien situé, mais reste limité en termes de capacité. À l’inverse, les T2 ou T3 permettent de capter les familles ou les groupes, souvent pour des séjours plus longs et à un tarif plus élevé.
La modularité (canapé-lit, mezzanine, chambres séparées) et les équipements (wifi rapide, cuisine équipée, climatisation, etc.) jouent aussi un rôle clé. Un logement optimisé pour la location saisonnière dès la conception gagne en rentabilité.
La gestion directe permet de maximiser les revenus Airbnb, mais exige du temps, de la réactivité et une excellente organisation. À l’inverse, passer par une conciergerie réduit la charge mentale, mais aussi la marge.
De nombreux outils permettent d’automatiser une partie de la gestion (messagerie, tarification dynamique, planning, entrée sans contact).
Certaines communes ont mis en place des restrictions strictes, notamment les villes touristiques comme Paris, Bordeaux, Lyon ou Annecy.
On y retrouve des quotas de nuitées autorisées, des autorisations préalables, ou même l’obligation de compenser les surfaces transformées en meublé touristique.
Type de coût |
Postes concernés |
Détails et estimations 2025 |
Coûts directs |
Frais de plateforme |
3 % par réservation sur Airbnb, environ 15 % sur Booking |
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Ménage et blanchisserie |
Environ 40 € par rotation ; fortement dépendant de la fréquence, du logement et de la localisation |
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Conciergerie |
Prestations complètes jusqu’à 25–30 % du chiffre d’affaires |
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Entretien et réparations |
Usure plus rapide qu’en location classique ; dépenses ponctuelles à anticiper |
Coûts indirects |
Assurance spécifique |
Entre 120 € et 400 €/an selon les garanties |
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Temps de gestion |
Accueil, communication, litiges : charge mentale élevée sans automatisation |
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Équipements et mobilier |
Investissement initial important ; renouvellement partiel à prévoir tous les 3 à 5 ans |
Le régime fiscal choisi a un impact considérable sur la rentabilité. En 2025, les locations meublées sont imposées par défaut sous le régime micro-BIC, avec un abattement forfaitaire de 30 % (ou 50 % si le bien est classé en meublé de tourisme).
Ce régime est simple, mais peu optimisé si les charges sont élevées.
En 2025, pour bénéficier du micro‑BIC, les recettes brutes annuelles ne doivent pas dépasser les plafonds suivants : 15 000 € pour les meublés de tourisme non classés ; 77 700 € pour les meublés classiques, chambres d’hôtes ou meublés classés. En cas de dépassement, le régime réel devient obligatoire.
Le régime réel permet de déduire toutes les charges (intérêts d’emprunt, amortissements, frais de gestion, travaux, taxe foncière, assurance), ce qui est souvent plus intéressant, notamment si le logement est bien équipé ou financé à crédit.
Bon à savoir : Louer sa résidence secondaire en location saisonnière sur Airbnb est possible. Cela nécessite de vérifier la réglementation en vigueur et de respecter les obligations déclaratives imposées par la commune.
Utiliser des photos professionnelles bien cadrées et lumineuses pour capter l’attention dès les premières secondes.
Miser sur une décoration moderne, neutre et chaleureuse, adaptée au plus grand nombre.
Rédiger une description claire et optimisée, valorisant les atouts du logement (emplacement, équipements, services), avec des mots-clés pour améliorer la visibilité dans les recherches.
Mettre en place une tarification dynamique, fondée sur l’analyse de la demande locale et de la concurrence.
Anticiper les pics saisonniers ou événementiels (salons, vacances, festivals) pour ajuster les prix à la hausse.
En période creuse, proposer des réductions ou des séjours longue durée pour maintenir le taux d’occupation.
Choisir une conciergerie de confiance, réactive et bien implantée localement pour assurer une gestion fluide.
Automatiser les tâches répétitives avec des channel managers, des messages préprogrammés et des solutions d’accès autonomes pour gagner en efficacité sans nuire à la qualité de service.
Offrir une expérience irréprochable : propreté, accueil, disponibilité, conformité entre l’annonce et la réalité.
Soigner la communication avec les voyageurs, répondre rapidement et rester à l’écoute.
Ajouter une touche personnelle : message de bienvenue, petit cadeau, conseils locaux… autant d’éléments qui incitent à laisser une évaluation positive.
Bon à savoir: Vous vous demandez si la location saisonnière est faite pour vous ? Avez-vous envisagé le bail mobilité ? Retrouvez tous nos conseils pour bien choisir votre modèle de location de courte durée.
Prenons un exemple simple pour illustrer concrètement la rentabilité potentielle d’un bien en location Airbnb.
Exemple de revenus Airbnb brut : un appartement loué 100 € la nuit avec un
taux d’occupation de 70 % représente 255 nuits louées sur l’année.
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Revenu annuel brut : 100 € × 255 =
25 500 €
À ce chiffre, il faut soustraire l’ensemble des charges liées à l’activité :
Frais de plateforme (Airbnb 3 %) : 765 €
Frais de ménage et blanchisserie : 40 € par rotation × 60 séjours = 2 400 €
Charges de copropriété, taxe foncière, assurance, internet, entretien : 3 000 €
Amortissement mobilier/travaux estimé : 2 000 €
Conciergerie (optionnel, à 20 % du CA) : 5 100 €
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Total des charges annuelles (avec conciergerie) : environ
13 265 €
Cela nous donne un revenu net avant impôts de 12 235 €.
Sur le plan fiscal (régime micro-BIC), voici une simulation avec un meublé de tourisme classé (abattement 50 %) :
Revenu imposable : 25 500 € – (50 %) = 12 750 €
IR (30 %) : 3 825 €
Prélèvements sociaux (17,2 %) : 2 193 €
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Total fiscalité : 6 018 €
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Revenu net après impôts :
12 235 € – 6 018 € =
6 217 €
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Rentabilité réelle :
24,4 % du chiffre d’affaires brut
Cette simulation donne une idée du retour sur investissement Airbnb que l’on peut espérer. Surtout, notez que le classement du bien permet de préserver une bonne rentabilité, malgré les charges et l’imposition. À fiscalité équivalente, un bien non classé aurait vu sa marge nette tomber sous les 15 % avec un abattement à 30 %.
Plusieurs variables restent toutefois déterminantes :
Une baisse du taux d’occupation ferait chuter les recettes sans pour autant alléger les charges fixes.
En gérant le bien soi-même, le propriétaire pourrait économiser jusqu’à 5 000 € par an (en supprimant la conciergerie), ce qui augmenterait fortement la rentabilité.
Le choix du régime réel (plutôt que micro-BIC) pourrait être encore plus avantageux dans certains cas, en permettant de déduire l’ensemble des charges et amortissements, mais au prix d’une comptabilité plus lourde.
Bon à savoir : Louer son logement sur Airbnb nécessite d’effectuer quelques démarches comme : déclarer vos revenus locatifs Airbnb aux impôts, et dans de nombreuses communes, obtenir un numéro d’enregistrement auprès de la mairie
Téléchargez notre guide pour déclarer son activité de loueur en meublé
La location Airbnb reste rentable dans certaines conditions : un emplacement stratégique, une gestion rigoureuse et une réglementation locale souple. Les logements bien situés, bien entretenus et bien positionnés sur la plateforme continuent d’afficher de bons rendements, à condition d’y consacrer du temps ou de déléguer efficacement.
À l’inverse, la location meublée classique peut s’avérer plus avantageuse lorsqu’on recherche une gestion simplifiée, des revenus réguliers et une fiscalité plus stable.
Le modèle Airbnb n’est plus une solution miracle : il exige expertise, implication et anticipation pour rester compétitif face à un cadre fiscal et réglementaire de plus en plus exigeant.
Oui, il est aujourd’hui possible de déléguer entièrement la gestion de son logement en location saisonnière via une conciergerie. Ces services gèrent les annonces, les réservations, l’accueil, le ménage et la maintenance.
En 2025, les conciergeries professionnelles prélèvent en moyenne 20 à 30 % du chiffre d’affaires. Il est aussi possible d’automatiser certaines tâches (check-in, messages, tarification dynamique) pour limiter son implication tout en gardant la main.
Article rédigé par Stéfano Demari