Mis à jour le 29/10/2025
Investir dans l’immobilier locatif ne se limite pas à percevoir des loyers : la fiscalité joue un rôle clé dans la rentabilité réelle d’un projet. Parmi les mécanismes à connaître, la déduction des intérêts d’emprunt locatif constitue l’un des plus puissants. Trop souvent négligée par les bailleurs, elle permet pourtant de réduire efficacement l’assiette imposable et donc l’impôt à payer.
Encore faut-il comprendre qui peut en bénéficier, comment la déclarer et dans quelles conditions. Dans cet article, nous vous guidons pas à pas pour exploiter pleinement ce levier fiscal et maximiser l’optimisation fiscale de votre investissement immobilier locatif en 2025.
Lorsqu’un investisseur contracte un crédit immobilier pour financer un bien destiné à la location, une partie importante des mensualités versées correspond aux intérêts d’emprunt. Ces intérêts sont distincts du capital remboursé : ils représentent la rémunération de la banque pour le service de prêt. Contrairement au capital, qui constitue une acquisition progressive du bien, les intérêts sont considérés comme une charge financière.
Le législateur permet d’intégrer ces charges dans le calcul de l’imposition, et les intérêts d’emprunt deviennent alors déductibles. Concrètement, les intérêts payés chaque année sont soustraits des revenus fonciers (en location nue) perçus ou du résultat BIC (en location meublée au régime réel). Le principe est simple : on réduit la base imposable, et donc l’impôt à payer.
Cette mécanique s’applique dans le cadre du régime réel d’imposition, qui autorise la prise en compte de l’ensemble des charges supportées par le propriétaire bailleur (travaux, frais de gestion, assurances, intérêts d’emprunt, etc.).
Les économies fiscales générées sont loin d’être négligeables. Par exemple, un propriétaire percevant 12 000 € de loyers annuels et supportant 4 000 € d’intérêts pourra déduire cette somme. Sa base imposable tombe alors à 8 000 €. Si son taux marginal d’imposition est de 30 %, l’économie d’impôt avoisine 1 200 € sur l’année, à laquelle s’ajoutent les prélèvements sociaux évités.
Cet effet cumulatif rend la déduction des intérêts d’emprunt locatif particulièrement stratégique, surtout dans les premières années où la part des intérêts est la plus élevée dans les mensualités.
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La déduction des intérêts d’emprunt locatif n’est pas ouverte à tous les contribuables. Pour en bénéficier, il faut avant tout être propriétaire bailleur et déclarer des revenus issus de la location d’un bien immobilier. Le logement doit effectivement générer des revenus imposables, que ce soit via un appartement, une maison ou encore un local loué nu.
Autre condition : l’existence d’un crédit immobilier contracté pour financer le bien. Les intérêts d’emprunt sont déductibles aussi bien lorsqu’il s’agit d’un emprunt destiné à l’achat, que lorsqu’il sert à financer la construction, la réparation ou l’amélioration du logement. Ces dépenses doivent être clairement justifiées et rattachées à la mise en location effective du bien.
Le régime micro-BIC, applicable à la location meublée, ne permet pas de déduire directement les intérêts d’emprunt. Il repose sur un abattement forfaitaire appliqué aux recettes déclarées, sans possibilité de déductions réelles supplémentaires (30 % pour la location de courte durée d’un meublé de tourisme non classé, 50 % pour la location longue durée et pour la location de courte durée d’un meublé de tourisme classé ou d’une chambre d’hôtes).
C’est dans le cadre du régime réel d’imposition, applicable à la location nue, que la déduction des intérêts d’emprunt locatif prend tout son sens. Ce régime s’applique automatiquement lorsque les revenus fonciers dépassent 15 000 € par an, mais il peut aussi être choisi volontairement par les bailleurs dont les revenus sont inférieurs.
L’avantage du régime réel est double : il permet de déduire l’ensemble des charges réelles, y compris les intérêts d’emprunt, et il autorise le report des déficits fonciers (hors intérêts) sur le revenu global, dans la limite de 10 700 € par an. Une stratégie fiscale incontournable pour optimiser son investissement locatif sur la durée.
Bon à savoir: Il est possible d’ emprunter sans apport pour un investissement locatif — certains établissements bancaires proposent même un prêt à 110 % couvrant le prix du bien ainsi que les frais annexes (notaire, dossier, etc.) Pour y parvenir, il faut un dossier irréprochable et un projet cohérent et rentable.
La déduction des intérêts d’emprunt locatif n’est qu’un volet de l’optimisation fiscale possible au régime réel. De nombreuses autres charges peuvent également venir diminuer les revenus fonciers en location nue et le résultat imposable en location meublée. Parmi elles, on retrouve :
Les primes d’assurance liées au bien ou au financement, comme l’assurance emprunteur, la garantie loyers impayés (GLI) ou la police propriétaire non occupant (PNO).
Les charges de copropriété, qu’il s’agisse des provisions pour charges versées au syndic ou des régularisations annuelles.
Les travaux de réparation et d’amélioration, qui visent à maintenir ou améliorer l’état du logement sans en modifier la structure (exemple : réfection d’une salle de bain, remplacement d’une chaudière, isolation). En location meublée, tous les travaux réalisés sont déductibles, soit immédiatement en charges lorsqu’ils portent sur des montants inférieurs à 600 €, soit par le biais de l’amortissement.
Les frais de gestion, comme les honoraires d’agence immobilière pour la mise en location ou le suivi locatif, les frais de syndic, ou encore la rémunération éventuelle d’un gardien.
Les frais d’acquisition (frais de notaire, droits d’enregistrement, frais d’agence liés à l’achat) : en location meublée au régime réel (LMNP/LMP), ils peuvent être déduits immédiatement ou amortis. En location nue, ils ne sont pas déductibles annuellement mais s’ajoutent au prix de revient du bien pour réduire la plus-value en cas de revente.
En cumulant ces postes, le bailleur réduit sensiblement sa base imposable, et donc son impôt.
Toutes les dépenses liées à l’immobilier ne sont pas éligibles à la déduction fiscale. Certaines sont expressément exclues, notamment :
Les dépenses personnelles, comme des travaux d’embellissement destinés à l’usage privé du propriétaire.
Les charges rattachées à une résidence principale ou secondaire : seules celles afférentes à un logement mis en location effective et générant des revenus fonciers, ou des recettes locatives pour les meublés, sont déductibles.
En pratique, la règle est simple : seules les dépenses engagées dans l’intérêt direct de la location peuvent être prises en compte. Les autres restent à la charge du propriétaire, sans impact fiscal.
Assurance emprunteur et déduction fiscale sont compatibles, mais uniquement lorsqu’elle est directement liée à un bien locatif et souscrite lors d’un crédit immobilier.
En
location nue, les
primes d’assurance emprunteur sont déductibles des
revenus fonciers, dès lors que le prêt a servi à financer l’
acquisition, la construction, la réparation ou l’amélioration du logement loué.
En location meublée, ces mêmes primes sont déductibles du résultat fiscal dans le cadre du régime réel BIC, car elles constituent une charge directement liée à l’activité locative.
En revanche, si le crédit concerne une résidence principale ou secondaire non louée, les primes d’assurance ne peuvent pas être déduites.
Pour bénéficier de la déduction des intérêts d’emprunt locatif, le bailleur doit remplir le formulaire n°2044 lorsqu’il est au régime réel d’imposition. Les informations se reportent principalement sur la ligne 250, dédiée aux intérêts d’emprunt et aux primes d’assurance associées. C’est là que l’on indique le montant total des intérêts versés à la banque sur l’année fiscale.
En location meublée au régime réel (LMNP/LMP), la déduction des intérêts ne se fait pas sur le formulaire 2044 mais via une comptabilité BIC et un dépôt de liasse fiscale (2031 et annexes).
Si le bailleur n’a pas à transmettre systématiquement ses justificatifs avec la déclaration, il doit impérativement les conserver pour pouvoir les présenter en cas de contrôle fiscal. Les documents les plus couramment demandés sont :
Le contrat de prêt et son avenant éventuel.
Le tableau d’amortissement fourni par la banque, qui détaille la part d’intérêts et de capital dans chaque mensualité.
Les quittances d’assurance emprunteur.
Les justificatifs de paiement (relevés bancaires ou attestations de l’établissement prêteur).
Bien choisir son régime d’imposition. Le choix entre micro-foncier ou micro-BIC et régime réel détermine directement la possibilité de déduire ou non les charges réelles, dont les intérêts d’emprunt.
Anticiper les années à résultat déficitaire. Selon le régime d’imposition choisi, le traitement du déficit diffère : imputation sur le revenu global pour les revenus fonciers, ou report sur les résultats futurs en LMNP.
Ne pas oublier les frais annexes liés au crédit. Outre les intérêts, certains frais liés à l’emprunt (frais de dossier, frais de garantie, commission de caution) peuvent aussi être pris en compte. Beaucoup d’investisseurs les oublient, alors qu’ils réduisent également la base imposable.
Faire appel à un expert-comptable ou une plateforme de gestion.
La fiscalité immobilière est complexe, et la moindre erreur dans la déclaration des revenus locatifs, par exemple, peut entraîner des ajustements, voire un redressement en cas d’omission significative. Faire appel à un expert-comptable ou à une plateforme de gestion spécialisée comme JD2M permet de sécuriser sa stratégie. L’accompagnement garantit :
Une déclaration conforme aux règles fiscales.
Une optimisation des charges déductibles en fonction de chaque situation.
Un gain de temps appréciable pour les investisseurs gérant plusieurs biens.
En pratique, cet accompagnement s’avère souvent rentable, car il permet de maximiser les économies d’impôt tout en réduisant les risques d’erreur.
Investissement locatif et fiscalité sont intimement liés. Pourtant la déduction des intérêts d’emprunt locatif reste encore trop peu exploitée par de nombreux bailleurs, souvent par méconnaissance des règles fiscales ou parce qu’ils restent soumis au régime simplifié : u micro-foncier ou micro-BIC. Pourtant, vérifier son régime fiscal et évaluer les charges réelles peut transformer la rentabilité nette d’un investissement immobilier.
Sur le long terme, l’impact est considérable : dans les premières années d’un prêt, la part d’intérêts est élevée, ce qui permet de réduire fortement la base imposable. En négligeant ce levier, les propriétaires passent à côté d’économies fiscales substantielles, qui peuvent représenter plusieurs milliers d’euros sur la durée totale du financement.
Pour maximiser ces avantages, mieux vaut ne pas avancer seul. L’accompagnement par un expert-comptable spécialisé ou une plateforme de gestion comme JD2M permet d’identifier la meilleure stratégie fiscale, de sécuriser sa déclaration et de dégager le maximum d’économies d’impôt. Un investissement simple, mais qui fait toute la différence dans la performance durable de son patrimoine locatif.
Oui, si elle est directement liée au prêt contracté pour l’acquisition, la construction ou l’amélioration d’un logement locatif. Dans ce cas, ses primes sont assimilées aux intérêts et donc déductibles.
En location nue, ils doivent être indiqués sur le formulaire 2044, ligne 250. En location meublée au régime réel, la déduction se fait dans la comptabilité BIC, via la liasse fiscale (formulaire 2031 et annexes).
Non. La déduction ne concerne que les biens affectés à la location. Un crédit pour financer une résidence principale ou secondaire à usage personnel ne donne droit à aucun avantage fiscal de ce type.
Les plus fréquentes sont : déclarer des frais non éligible (dépenses personnelles), oublier de distinguer intérêts et capital, ou mal ventiler les assurances. Une bonne organisation et, au besoin, l’accompagnement d’un expert permettent d’éviter ces pièges.
Immatriculer son activité de loueur en meublé
Article rédigé par Stéfano Demari