Mis à jour le 18/12/2025
Lors de leur déclaration de revenus 2025, qui aura lieu au printemps 2026, les loueurs de meublés saisonniers relevant du régime micro-BIC se verront appliquer les changements apportés par la loi Le Meur, qui a modifié les règles d’imposition dans le cadre de ce régime pour les revenus perçus en 2025, ainsi que pour les années suivantes.
Pour d’autres, ces changements iront même jusqu’à entraîner un changement de régime fiscal, avec un passage forcé au régime réel, comme l’a rappelé la DGFiP dans un mail envoyé à tous les contribuables à la fin du mois de septembre 2025.
En 2026, les premières conséquences de la loi Le Meur vont se faire ressentir pour l’imposition des loueurs de courte durée au régime micro-BIC.
En effet, cette loi, aussi appelée la loi « anti-airbnb » a modifié les plafonds et taux d’abattement applicables aux meublés de tourisme.
Pour la déclaration des revenus 2025, les plafonds de recettes, au-delà desquels un loueur doit déclarer ses revenus en vertu du régime réel d’imposition, seront bien inférieurs aux années précédentes :
Pour les meublés de tourisme non classés, le plafond de recettes est maintenant de 15 000 € ;
Pour les meublés de tourisme classés et les chambres d’hôtes, le plafond de recettes est maintenant de 77 700 €.
En principe, dès que le plafond prévu par l’article 50-0 du Code Général des impôts est dépassé, le loueur doit déclarer ses revenus dans le cadre du régime réel d’imposition.
Pour autant, il existe en réalité une période de tolérance, pendant laquelle le loueur peut rester au régime micro-BIC tout en respectant les plafonds.
Ainsi, seul le dépassement pendant deux ans consécutifs entraîne l’obligation de passer au régime réel.
Pour mieux comprendre les différences entre ces deux régimes, vous pouvez consulter notre article dédié : quel régime fiscal pour déclarer ses revenus de location meublée
En 2026, les loueurs qui devront donc obligatoirement changer de régime seront ceux qui auront dépassé le montant des nouveaux plafonds lors des deux années fiscales précédentes, soit les recettes perçues en 2024 (déclarées en 2025) et 2023 (déclarées en 2024).
Les autres loueurs ne sont pas obligés de changer de régime fiscal, mais peuvent tout de même choisir de le faire volontairement, notamment pour échapper au changement de taux d’abattement, également prévu par la loi Le Meur et applicable pour les revenus perçus en 2025.
Au micro-BIC, les loueurs profitent de l’application d’un taux d’abattement forfaitaire à leur montant de recettes annuel pour la détermination de leur résultat imposable.
Pour déterminer les revenus 2025, déclarés en 2026, les loueurs saisonniers verront les taux suivants appliqués aux recettes déclarées :
30% pour les recettes issues de la location d’un ou plusieurs meublés de tourisme non classés ;
50% pour les recettes issues de la location d’un ou plusieurs meublés de tourisme classés ou chambre d’hôtes.
À situation égale, l’imposition des loueurs relevant du régime micro-BIC en location saisonnière va donc augmenter dès la prochaine déclaration de revenus au printemps 2026.
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Pour ceux qui souhaiteraient éviter une augmentation de leur imposition, deux solutions sont possibles.
Pour les loueurs de meublés de tourisme non classés, l’une des solutions peut-être d’envisager un classement de leur bien afin de conserver un abattement équivalent à celui auquel ils étaient habitués les années précédentes.
En effet, puisque l’abattement des meublés de tourisme classés est maintenant de 50%, il correspond donc à l’ancien abattement des meublés de tourisme non classés, qui était en vigueur avant que ce dernier ne passe à 30% pour les revenus perçus en 2025.
Une autre solution offerte aux loueurs, quel que soit le type de bien loué, est de considérer un passage volontaire au régime réel pour les revenus déclarés en 2025, en recourant à un simulateur d’imposition afin d’évaluer la pertinence de ce changement de régime fiscal.
En principe, ce changement de régime, appelé la levée d’option, ne peut être réalisé que jusqu’au mois de mai de l’année fiscale concernée par le changement (soit mai 2025 pour les revenus perçus pour cette année), mais le mail envoyé par la DGFiP fin septembre, rappelant aux loueurs la procédure à suivre en cas de changement forcé de régime fiscal et leur demandant de procéder à leur levée d’option tardive, pourrait faire espérer aux loueurs souhaitant changer volontairement de régime une certaine tolérance de la part des SIE au sujet du délai de levée d’option.
Si vous êtes dans cette situation, ne tardez toutefois pas à prendre contact avec votre SIE si cela n’est pas déjà fait.
Pour connaître toutes les spécificités du régime réel, et notamment les avantages de la déduction des charges et de l’amortissement, vous pouvez aller lire notre article dédié au régime réel en location de courte durée.
Si vous êtes obligé, ou choisissez de passer au régime réel pour la déclaration de vos revenus 2025 qui aura lieu en 2026, voici notre checklist des 5 principaux points à garder à l’esprit pour que votre future déclaration de revenus se déroule dans les meilleures conditions.
Si l’immatriculation est obligatoire en location meublée, et ce quel que soit le régime fiscal choisi, il arrive souvent que les loueurs qui relèvent du régime micro-BIC oublient cette obligation.
Si vous passez au régime réel et que vous réalisez que vous n’avez pas procédé à votre immatriculation, rendez-vous sans tarder sur le site de l’INPI afin d’obtenir votre numéro de SIRET pour votre activité, qui vous sera indispensable pour déclarer vos revenus dans le cadre du régime réel d’imposition en location meublée.
Dans le cadre du régime réel, vous pourrez déduire toutes les dépenses réalisées pour les besoins de votre activité comme charges déductibles.
Si cela est souvent très avantageux, il n’en reste pas moins que, pour qu’une dépense soit déduite, il est nécessaire de pouvoir la justifier, par la présentation d’une facture par exemple.
Si vous étiez jusqu’à présent habitué à la simplicité déclarative du régime micro-BIC, qui vous demandait uniquement de déclarer votre montant de recettes avant de lui appliquer un abattement, vous devez maintenant prendre le soin de réunir et conserver tous vos justificatifs de dépenses.
En plus de la déduction des charges, le régime réel vous permettra de bénéficier de l’amortissement, qu’il vous faudra calculer en vous basant sur différents facteurs, comme la valeur des composants de votre bien, du mobilier, et des travaux, mais aussi la durée d’amortissement applicable à chaque élément. Cela vous demandera donc de réaliser un tableau d’amortissement.
Pour vous aider, vous pouvez bien entendu contacter un spécialiste, ou utiliser un logiciel spécifique à la location meublée.
Si le régime micro-BIC est très simple du point de vue déclaratif, le régime réel s’avère un peu plus exigeant.
Afin de vous assurer de bien déclarer vos revenus, de déduire toutes vos charges, de bien calculer votre amortissement, mais aussi d’accomplir toutes vos obligations comptables et fiscales au bon moment, vous rapprocher d’un spécialiste de la location meublée peut être un réel atout.
D’autant que, dans le cadre du régime réel d’imposition, les frais de comptabilité sont déductibles de vos revenus de location meublée, et contribuent donc à faire baisser votre imposition, ce qui réduit, du même coup, le montant des dépenses de comptabilité que vous supportez.
Par rapport au régime micro-BIC, l’une des principales nouveautés du régime réel sera l’obligation de réaliser et de télétransmettre une liasse fiscale, préalablement à votre déclaration de revenus personnels, car c’est le résultat qui figure sur cette dernière que vous devez reporter sur le formulaire 2042 C Pro.
Encore une fois, pour vous aider à réaliser cette dernière, avoir recours aux conseils d’un spécialiste, ou à un logiciel spécialisé à même de générer automatiquement votre liasse fiscale sur la base des informations transmises, comme celui de JD2M, peut être une excellente option.
Immatriculer son activité de loueur en meublé
Article rédigé par Baptiste BOCHART